mercredi 24 octobre 2007

Jour 22 Lundi







L’île aux serpents
Journée moche comme il y en a parfois. Après quatre heures de route dans un car trop petit pour nous, hier, nous voilà aujourd’hui en croisière pour un autre quatre heures sur le lac des Mille Iles.
Mille Iles est un lieu touristique très fréquenté par les Chinois. Nous étions les seuls occidentaux à bord de notre bateau. Ce lac est artificiel. Pour le créer, on a inondé plusieurs villages. Il semble que ce soit une pratique fréquente en Chine. (Le barrage électrique les Trois Gorges a entraîné la relocalisation de 1,300,000 personnes. )
Partout des installations grandioses, pagodes, sentiers aménagés sur les îles, pont suspendu qui relie deux d’entre elles etc... Le parcours de zig-zag entre les nombreuses îles pourrait être intéressant. Seulement il faisait brume et nous étions un peu embués de la fatigue de la veille.
Deux particularités: les serpents. Une image vaut mille mots. Voyez par vous-même l’attraction de l’une des îles. C’est bizarre mais guère ragoûtant.
Puis les pamplemousses géants. Ils sont gros comme de petites citrouilles. La pelure fait plus d’un pouce d’épaisseur. Ils sont savoureux mais difficile à décortiquer. Il faut y aller avec la machette.
Hangzhou et sa pagode
En arrivant à Hangzhou (petite ville de 6 millions d’habitants!...) pour éviter l’heure de pointe, on arrête visiter la pagode des Six Harmonies. Une pagode octogonale bouddhiste évidemment, de treize étages qui porte à son sommet un immense gong aux sonorités ensorcelantes. On ne monte pas. Sur la colline avoisinante on a érigé des répliques de quelques mètres de toutes ou presque les pagodes de la Chine. Il y en a de toutes les formes et de tous les âges. Une curiosité qui nous émeut peu. On en a tellement vu et notre journée moche nous a un peu amochés. (*)
Manger en Chine et en Chinois...
Allons souper, pardon, déjeuner. Que ce soit le midi ou le soir c’est toujours le même rite. Dix autour d’une table ronde munie d’une plaque tournante. Chaque fois on apporte pêle-mêle au moins une dizaine de plats. Il y a toujours du riz, un riz blanc, collant, qui réagit très bien aux baguettes; quelques plats de légumes baignant dans une sauce aux saveurs variées; toujours un poisson entier à chair blanche avec toutes ses arêtes et souvent des morceaux de poisson panés; du boeuf et du poulet souvent badigeonnés de sauce caramélisée. Le point final, le dessert! De minces tranches de pastèque (melon d’eau) rouges ou d’un mièvre rose-nanane.
Selon les spécialités de la maison à chaque repas on a des surprises: crevettes, calemars, aubergine, arachide, noix et que sais-je. Et rarement, surprise des surprises, un morceau de banane ou de pêche enrobé de sauce caramélisée.
Comme boisson on nous sert de la bière ou du Sprite dans un très petit verre rempli jusqu’au bord et du thé à volonté dans un tout petit bol à peine plus grand qu’un dé à coudre.
On a devant nous une minuscule soucoupe où, à tour de rôle passeront tous les mets, un petit bol qui servira aussi bien pour la soupe que pour le riz, un autre bol plus petit pour le thé et deux baguettes. On tourne la table à plats pour se servir soi-même les mets de son choix. Chaque plat contient suffisamment de nourriture pour que chaque convive en ait une baguettée ou deux. Tout, la, soupe exceptée, se mange à la baguette. Nous sommes devenus des experts de la baguette au point de pouvoir saisir allègrement et tout en parlant des mets aussi petits qu’une pistache ou un grain de maïs.
Partout, sauf de très rares exceptions, on a très bien mangé et on a hâte au repas suivant.
Si les restaurants chinois gardaient ces habitudes de la mère-patrie je crois que je les fréquenterais plus souvent.
Florian